Premier appel à préparer les Rencontres (juillet 2022)

A l’initiative de : Aline Archimbaud, ancienne sénatrice, Philippe Cacciabue ( Terres de liens) Luc Delpeuch, Président de la communauté de Commune du Clunisois, Marie Fauvet, Maire de Cluny ; Stephen Kerkhove (Agir pour l’environnement), Claire Mallard, présidente du groupe écologiste au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Michel Maya Maire de Tramayes, Patrick Monin Maire d’Azé.

Des rencontres pourquoi ?

L’urgence écologique et climatique est désormais perçue comme une priorité dans les opinions publiques des sociétés occidentales et de la société française en particulier. En témoignent la puissance des mouvements et des actions de la jeunesse, les innovations et les alternatives qui émergent partout par exemple en matière d’énergie, d’agriculture, d’alimentation ou de bâti, l’accession d’écologistes aux exécutifs de collectivités grandes ou petites.

Pourtant il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour convaincre une majorité de nos concitoyens de s’inscrire dans un autre modèle de production, de consommation ou de mobilité. Pour que les grands opérateurs économiques adoptent une autre logique de calcul. Pour que l’Etat et les pouvoirs publics changent leurs priorités.

Aux difficultés inhérentes à l’ampleur des transformations nécessaires, notamment pour les parties les plus pauvres de la population, s’ajoutent un contexte géopolitique menaçant pour la paix et l’émergence, en France comme ailleurs, de récits passéistes, xénophobes et de repli qui prétendent répondre aux impasses et aux crises des sociétés contemporaines.

Dans les années qui viennent, l’écologie s’imposera comme solution et comme alternative d’abord si elle fait des propositions et des réalisations concrètes qui font la preuve de leur pertinence et de leur efficacité sur le court, le moyen et le long terme.

Elle s’imposera aussi par sa façon de faire, par sa capacité à impliquer les habitants, à inventer avec eux de nouvelles formes d’engagement civiques et politiques.

Mais, dans le contexte de l’urgence et des crises, il lui faudra parler au plus grand nombre. Et pour cela clarifier ses récits, ses discours, ses visions de l’avenir, ses imaginaires et ses mots. Pas seulement annoncer des catastrophes ou les lendemains du pire : Donner du sens, indiquer une direction, donner envie d’un monde meilleur, plus collectif et plus heureux.

Il lui appartiendra d’incarner l’espoir par les deux bouts : porter la très grande radicalité des ruptures indispensables, tout en s’assurant des alliances et des majorités incontournables pour agir.

En proposant ces « Rencontres autour des nouvelles pensées de l’écologie », nous voulons prendre une part, à notre échelle, de l’élaboration d’un socle commun pour ces récits ou ces discours.

Quel contenu pour ces rencontres ?

D’ores et déjà, des intellectuels, des chercheurs, des universitaires de toutes disciplines s’attachent et contribuent à l’enrichissement des pensées de l’écologie.

Au cœur de leurs contributions, autour d’une vision forte du terrestre, s’imaginent les nouveaux droits du vivant et de la nature, une nouvelle diplomatie des hommes et du sauvage. Se mène la critique des assignations et des dominations de genre dans la société. Ils (elles) anticipent sur les fondements d’une nouvelle économie politique, du travail et du revenu. Ils (elles) suggèrent une approche critique du progrès scientifique et technologique. Ils (elles) approfondissent la contestation du capitalisme et du socialisme ayant réellement existé, en soumettant à une critique poussée toutes les formes de productivisme et par exemple l’extractivisme ou l’économie de plantation.

A partir de là, leurs réflexions permettent de réagencer le rôle des un-e-s et des autres dans la conduite de la vie sociale : quelle place pour le changement par la loi et celle par la responsabilité des individus et des groupes ? Dans les relations entre les personnes, quelle place pour le « prendre soin des autres » ? Quelles complémentarités entre le droit à vivre autrement et la réforme des institutions et des pratiques démocratiques ? Comment peuvent au fond se réarticuler l’individu, le collectif, l’Etat ?

Des rencontres comment ?

Aucune pensée ne nait spontanément d’en bas, ni ne tombe toute faite d’en haut. Toute pensée s’enrichit de rencontres imprévues, inédites ou paradoxales.

Pendant deux jours, un vendredi, un samedi, nous invitons donc à débattre sans a priori ni préjugé de ces questions et de quelques autres, dans le prestigieux cadre du collège européen de Cluny :

  • Une cinquantaine d’intellectuel(le)s universitaires, penseur(e)s ou chercheurs de l’écologie venus de toute la France
  • Des militant-e-s et des élu-e-s engagé-e-s sur nos territoires sur des enjeux forts de la transition écologique :
  • Des responsables d’administration et d’entreprises
  • Les habitant-e-s qui ressentent un besoin d’écologie mais ne savent ni comment ni par quel chemin la découvrir ou la pratiquer selon leurs possibilités.

Nous les mettrons en situation de confronter leurs façons de voir l’avenir et d’agir, à travers une dizaine de tables rondes et d’ateliers. Avec comme entrées concrète les modes de vie qu’interpelle l’urgence écologique et par exemple : La forêt et le loup, l’élevage, la viticulture, les abattoirs, l’énergie, l’usine, le territoire zéro chômeur, la maison avec jardin, la santé et le vieillissement, l’éducation, la mobilité, la préservation des sols et des espaces, la pratique écolo de la démocratie.

Autour de la confrontation entre des intellectuels, des gilets jaunes, les mouvements des quartiers, les rebellions contre le changement climatique et les puissants mouvements d’émancipation féministe et de genres, nous interrogerons la pertinence et la possibilité d’une pensée écologiste renouvelée, optimiste, à vocation universaliste, ouverte à la diversité des appartenances et à la prise en compte des formes multiples d’exploitation et de domination.

D’ores et déjà, nous publions un premier programme avec une liste d’ateliers et d’invité-e-s ayant répondu notre appel,

Appel à partenariat à contributions et à idées

Vous avez des suggestions de contenus ? D’invité e s ? Des idées de rencontres de terrain ? Vous voulez vous associer à notre réflexion ? Vous voulez vous associer à la préparation concrète, en contribuant financièrement, à l’hébergement ou à la mobilité des invités, à la prise en charge de telle ou telle tâche de communication, d’édition ou de logistique ?

Vous pouvez vous joindre à nous et nous faire des propositions en nous contactant à l’adresse suivante : : linstantdapres2022@gmail.com

Nous vous répondrons vite et examinerons alors avec vous les modalités possibles de notre coopération. A bientôt

Qu’est ce que l’Instant d’apres ?

L’instant d’après est l’association support des rencontres de Cluny. Elle est présidée par Patrick Monin, ancien maire d’Azé (saone et loire) . Pluraliste et apartidaire, elle souhaite mettre en débat les principales questions qui traversent les mouvements ecologistes, démocratiques et de solidarité . Pour cela , elle met en relation des activistes, des militants , des intellectuels, afin de contribuer à l’emergence d’ un récit positif vers une société ecologique et solidaire.Son action est fondée sur l’engagement bénévole et ne fait appel à aucune subvention privée

En clunisois vers le monde d’après !

Au début du Xème siècle, quand fut fondée l’abbaye de Cluny à l’approche de l’an mil, épidémies, guerres, famines, violence et domination annonçaient-elles l’apocalypse, la fin de l’humanité ? Y aurait-il une vie après la vie ? Face à cette interrogation existentielle, l’abbaye de Cluny, titulaire des clefs de Saint-Pierre ouvrait un avenir.

A nouveau au XXIème siècle, la vie après celle des générations présentes est en jeu : changement climatique, effondrement de la biodiversité, pandémies, guerres, menace nucléaire, inégalités abyssales : comment assurer un avenir durable aux générations qui nous succèdent ? C’est à cette question que répond le projet de territoire du Clunisois, adopté à l’unanimité du conseil communautaire le 31 mai 2021 et intitulé « Vivre ensemble en Clunisois… dans le monde d’après ».

A l’issue de plus de 70 réunions de concertation, une conviction a germé : ce qui est bon pour le vivre ensemble est bon pour le climat, et bon aussi pour les fins de mois. Anticiper ensemble, inventer de nouveaux modes de vie plus collectifs et plus solidaires, respecter et mettre en valeur nos communs, faire s’exprimer la richesse humaine, bien accueillir, innover en matière de services publics, prendre en compte l’ensemble des besoins fondamentaux des vivants du territoire : ce sont les mêmes clefs qui ouvrent le chemin vers la qualité de vie collective et vers la neutralité carbone.

En complément, le Clunisois est aussi engagé dans une démarche de Territoire à Energie Positive, démarche initiée nationalement et localement par la commune de Tramayes qui régulièrement progresse vers son indépendance énergétique en s’appliquant le triptyque du scénario NégaWatt : sobriété, efficacité et énergies renouvelables.

Le Clunisois est une communauté rurale du sud de la Bourgogne, (42 communes et 14 500 habitants) engagé dans la transition écologique, économique et sociale, creuset d’une dynamique associative, culturelle et citoyenne. Tramayes (1060 habitants) est un bourg du Haut Clunisois, qui partage ces mêmes valeurs et qui joue un rôle actif dans l’invention d’un futur désirable.