
Programme prévisionnel
JEUDI 9 OCTOBRE
CONFÉRENCE D’OUVERTURE “Donner envie de changer la vie”
Poser la question de notre capacité à créer de la dynamique citoyenne et politique, à surmonter les sentiments
de résignation, d’impuissance individuelle et collective, d’attentisme, ou de repli sur soi. Comment “donner envie” dans une société qui peut
sembler morcelée et travaillée par des discours très conservateurs?
VENDREDI 10 OCTOBRE
TABLES RONDES ET ATELIERS PARTICIPATIFS :
Tensions sur tous les fronts : la société française est-elle au bord de l’implosion?
Ouverture des rencontres par une analyse des imaginaires politiques et des dynamiques
sociales et boucs-émissaires sur lesquelles prospère le RN et qui ont nourrit le divorce entre
la gauche et certaines classes sociales.
L’écologie peut-elle vraiment être populaire ?
Écologie bourgeoise contre écologie populaire, écologie punitive contre écologie majoritaire?
Il faut décortiquer les enjeux sociaux, le rapports des différentes classes sociales à l’écologie,
pour espérer identifier les conditions d’un élargissement du socle social de l’écologie politique.
En vert et contre tous?
Culturellement sensibles à toutes les formes de domination, se représentant
volontiers comme des lanceurs d’alerte, les écologistes entendent souvent fédérer les innovations,
les protestations, et les minorités. Au risque de faire apparaitre le changement qu’ils proposent
comme une rupture tellement en avance sur temps présent qu’il en devient inaccessible voire risqué
aux yeux du plus grand nombre. Un objectif : sortir de ce dilemme entre nécessité de la radicalité
et prise en compte de la réalité des potentiels de transformation à l’instant T.
Peut-on dialoguer autour de la bagnole ?
C’est le sujet brûlant, complexe par excellence. Mais la fin de ventes des véhicules
thermiques neufs en 2035 ou la mise en place des ZFE sont des victoires récentes des ONG
ou élus écologistes à Bruxelles et Paris. Ce que cela génère d’inquiétude, dans le sillage du
mouvement des Gilets jaunes mérite d’être abordé de face : liberté de circuler, industrie &
emplois, infrastructures, imaginaires, etc. De nombreuses lignes ont bougé ces dernières
années sur le sujet et il est possible d’identifier des pistes nouvelles pour dépasser les
tensions.
Maintenir les niveaux de vie actuels et respecter les limites planétaires?
L’urgence à réduire fortement notre impact écologique soulève un certain nombre de
questions pour des économies construites sur la recherche de la croissance de la
production et de la consommation et l’élargissement continu des échanges. Décroissance
ou post-croissance, ralentissement, bifurcation y a-t-il vraiment une pensée écologique de
l’économie ?
Transition écologique, des procédures bureaucratiques et technocratiques?
La transition écologique et la volonté de transformer les modes de vie passent en Europe à
tous les niveaux de gouvernance par des modalités -Budgets, Institutions, normes,
règlements- qui produisent un durcissement des législations et des politiques, mais aussi
du rejet sans toujours atteindre les objectifs fixés. Cette transition “par le haut” mérite d’être
requestionnée afin de penser une transformation écologique profonde, durable souhaitée ou acceptée.
Métropoles et campagnes : alliances et tensions?
Face à la violence des chocs à venir. (50°C, dégradation de l’eau, pollutions de toutes sortes)
les grandes villes qui rassemblent des millions d’habitants semblent être des colosses aux
pieds d’argiles : Dépendance alimentaire et énergétique, fragilité des réseaux, surchauffe,
fuite des grandes villes vers les campagnes. A quoi serviront dans ce contexte les ruralités
environnantes ? Refuges pour les populations aisées, réserve alimentaire ? Après des
décennies de concentration des pouvoirs et des richesses, un rééquilibrage s’impose entre les territoires ?
SAMEDI 11 OCTOBRE
TABLES RONDES ET ATELIERS PARTICIPATIFS :
Santé et environnement au travail :des enjeux qui rassemblent
Santé, prévention, lutte contre les polluants et maladies professionnelles, résistances à
l’accélération des temps, contrôle de la qualité des produits, alliance salariés/
consommateurs. Autant d’enjeux qui font consensus et peuvent servir de socle à un
nouveau contrat social/écologique. Il convient de faire un retour sur ces combats qui
rassemblent et d’en tirer des leçons pour aller vers une écologie majoritaire.
Face aux médias Bolloré, quel(s) media(s) grand public pour aujourd’hui et pour demain ?
Quelles stratégies pour faire face à l’offensive – en pleine place publique – de médias et
influenceurs porteurs d’un agenda de réaction et de post-vérité?
Conflits d’usage et dialogue dans les territoires : quelle méthode dans nos villes et nos villages ?
De nombreuses expériences réussies montrent qu’il est possible d’avancer sur d’importants
enjeux écologiques (Eau, Energie, forêts, santé etc.) non seulement en évitant des
oppositions voire des antagonismes inutiles mais également en renforçant le lien social. A
condition de savoir négocier, d’inventer les lieux du dialogue, d’employer les mots qu’il faut,
de trouver les termes acceptables de compromis, en bref de de n’’être ni en avant ni en
retrait des de changements acceptables. Finalement peut-on faire de l’écologie sans la
mettre à toutes les sauces ? Ces formes de dialogue réussies ont-elles comme butoir
l’action des lobbies et sont-elles possibles seulement sur certains sujets ou à de petites échelles ?
IA-t-il un problème?
Un temps de dialogue entre deux personnalités reconnue pour leur regard sur le
déferlement industriel, politique et sociétal de l’Intelligence artificielle.
Transformer les modes de vie, plus facile à dire qu’à faire !
La transformation des modes de vie, pour les rendre plus justes et plus soutenables pour le
vivant dans son ensemble, procède d’un enchevêtrement complexe : des processus lents
d’expérimentation, d’imprégnations, de bifurcations, des tensions et conflits avec l’ordre
réel des choses et contre les résistances au changement, des évènements fondateurs plus
ou moins dramatiques, des moments d’accélération et parfois de régression liée aux
majorités démocratiques qui se font et se défont. Quelle pensée stratégique de ces
changements ? Quel lien entre la politique qui cherche les majorités électorales et les
alliances nécessaires sur les temps longs ? Sur quel compromis matériel négocié fonder
cette transformation ?
La France pavillonnaire, modèle caduc ou modèle d’avenir ?
Le pavillon est l’un des grands imaginaires de réussite sociale des soixante dernières
années. Il a justifié et accompagné des politiques d’aménagement du territoires –
éloignement, tout voiture, disparition des centre bourg, etc, qui semblent parfois
insurmontables. Mais cette France des pavillons peut-elle être un lieu de réinvention
politique compatible avec la transformation écologique? Potager, auto-rénovation,
débrouille et bricolage, la maison bien entretenue et le petit jardin bien tondu ont peut-être
un avenir par delà le mépris social qui lui a longtemps été associé.
Faire alliance pour et avec la nature
En France comme à l’échelle internationale, la menace d’un backlash écologique est
évidente Pourtant, l’idée qu’on pouvait faire alliance dans la société pour sauver ou
restaurer la nature, et même qu’on pouvait passer des alliances avec la nature pour faire
avancer des problèmes de la société avait beaucoup progressé. Que s’est-il passé ? Le
discours et les pratiques de l’alliance conservent-t-il leur capacité à convaincre et à unir les
populations ?
Dialoguer avec les agriculteurs et agricultrices
La mise en scène d’une opposition brutale entre écologie et monde agricole a franchi un
cap depuis 2019. Les tensions montent, les attaques contre la règlementation et les
institutions de défense de l’environnement ou la bio se multiplient. Pourtant le monde
agricole subit le changement climatique de plein fouet. Alors que la propriété foncière
change de mains, il est sous tension permanente en raison de l’instabilité des prix, la
pression des distributeurs ou la concurrence d’autres pays. Il devra faire face au départ à la
retraite d’un grand nombre d’exploitants d’ici quelques années Comment le plus
rapidement possible recréer les espaces et les bases d’un dialogue qui puisse répondre aux
enjeux vitaux de la planète et de la paysannerie elle-même ?
10 ans après la COP 21, peut-on encore croire aux négociations internationales?
Le retrait américain des négociations internationales pour le climat, leurs échecs et leur
captation par les lobbies des fossiles et les stratégies de greenwashing, sont désormais
actés. Doit-on se résoudre alors « au chaque pays pour soi » ou à de délirantes fuites en
avant technologique ? Est-il possible de penser la transition par en bas, de mobiliser
davantage les sociétés civiles locales, les collectivités et les organisations régionales et en
particulier en Europe ?
Le geste manuel, l’autonomie et le partage de compétences, au cœur de nouvelles formes de vivre ensemble.
De multiples expériences montrent qu’intellos, « prolos » artisans ou bobos, jeunes ou vieux,
se retrouvent autour de pratiques comme l’autoréparation, l’action contre l’obsolescence
programmée, le bricolage ou le geste manuel choisi. Ces convergences interrogent
l’éducation et la formation initiale et continue, la transmission des compétences pratiques
et techniques utiles dans un monde post-croissant et plus résilient. Comme le geste sportif
ou culturel, elles sont un espace de dialogue et de coopération entre classes sociales et de
re interrogation négociée de la technique et de la consommation.
Peut-on penser une Europe décoloniale dans la géopolitique actuelle?
Face à une Russie belliqueuse, et entre une Chine et des États Unis, le Green Deal européen
– la décarbonation de l’Europe – peut-il aller au bout sans nous engager dans une
nouvelles course pour l’accaparement des ressources du Sud global?
Comprendre la judiciarisation de l’engagement écologique
DIMANCHE 12 OCTOBRE
CONFÉRENCE DE CLÔTURE :
“Quel contrat social et écologique pour nos territoires?”
BANQUET
“Parole à des réalisations écologistes qui unissent sur le territoire”
Dès cette année, les rencontres sont co-organisées par l’Instant d’après et la Fondation de l’Écologie Politique.