2022 – Les podcasts

L-Schmid C-Larrère D-Bourg M-Toussaint P-Maniglier F-Flipo

Présidence :
Lucile Schmid, Vice-présidente de La Fabrique Ecologique;
Intervenants :
Catherine Larrère, philosophe et professeure de philosophie;
Dominique Bourg, philosophe franco-suisse, professeur honoraire à l’université de Lausanne;
Marie Toussaint, Députée européenne et vice-présidente de la Fondation de l’écologie politique;
Patrice Maniglier, maître de conférences en philosophie à l’Université Paris Ouest-Nanterre;
Fabrice Flipo, professeur à Institut des Mines;


Qu’entendre par pensées de l’écologie ? Est-ce une façon de penser ou un mode de pensée ? L’écologie est-elle une réalité, une manière de voir le monde ? Si penser les relations entre les sociétés humaines et la nature n’est pas neuf, la
reconnaissance de la responsabilité des êtres humains dans les dérèglements écologiques s’est structurée ces deux dernières décennies autour de la notion d’anthropocène et nourrie des travaux du GIEC. La nécessité de transformer les modes de vie, l’organisation des sociétés et de faire évoluer les institutions est mieux reconnue. D’où le besoin de lier pensée et action, recherche et enquête de terrain, créativité et transformation économique et sociale, et ce à l’ensemble des échelles – globale, locale, européenne, nationale.


Les pensées de l’écologie se déploient dans ce contexte. Elles ne sont plus le fait de minorités actives ou un objet de réflexions sectorielles. Elles se diffusent des sciences au droit, ou à l’économie, fondent des mouvements sociaux puissants, suscitent des controverses – sur la technique, sur l’autoritarisme et la démocratie. -, des soubresauts, mettent à jour des contradictions. Tout le monde s’occupe d’écologie. Sans oublier les questionnements plus théoriques, cette table-ronde introductive abordera les questions suivantes : Face à la nécessité de changer, quelle portée attribuer au succès de concepts comme la décroissance, la post croissance ? La revendication de rupture, de radicalité manifeste telle le besoin d’un lien fort entre pensée et action ? Comment penser ensemble les différentes échelles, organiser une circulation ? Que nous disent les initiatives locales d’une perspective planétaire ? La diffusion « indisciplinée » de l’écologie – échelles, secteurs- appelle-t-elle une perspective commune, voire des « régulations » ? Que faire des controverses ? Où et comment se nouent les liens entre démocratie et écologie ? Comment penser le moment présent, tout en se situant dans une continuité ?

A-Archimbaud J-D-Abel B-Glowczewski Kremer-Cochet A-Chopot
#vivant #biodiversite #extinction

Présidence : Aline Archimbaud, L’instant d’après            
Intervenants : Jean David Abel, France Nature Environnement ; Barbara Glowczewski,  anthropologue CNRS, Ehess ; Béatrice et Gilbert Kremer-Cochet, Naturalistes, Administratrice de l’Aspas ; Antoine Chopot,  doctorant en philosophie de l’écologie politique

La modernité occidentale s’est construite sur l’idée que nous devons notre humanité à un effort constant d’arrachement à notre condition naturelle. La « civilisation » repose depuis quatre siècles sur le partage entre nature et culture, partage qui s’est transformé en une guerre contre la nature dans les sociétés industrielles, jusqu’à la sixième extinction de masse. Cette guerre est en réalité « une guerre contre nous-mêmes ». Elle détruit les conditions de notre vie sur terre, elle condamne la « nature » au silence et elle nous rend malades parce qu’il n’est pas possible d’être au monde sereinement tant que nous nous considérerons hors de lui, hors nature, hors sol.  Au-delà de la protection de la nature, de la préservation de la biodiversité, l’enjeu est aussi de penser l’écologie comme un moyen pour nous re-lier à cette terre, à cette « nature », de nous soigner nous-même en retrouvant des façons de vivre, d’être au monde AVEC le reste du vivant.

E-Portrat É-Thiébaut C-Goldblum
#ecoféminisme

Présidence : Estelle Portrat, enseignante militante écoféministe en Saône et Loire
Intervenants : Élise Thiébaut, auteure ; Caroline Goldblum, écrivaine


L’écoféminisme pose au centre de sa réflexion et de son action la question des relations de genre et de domination dans l’approche de la question écologique. Il existe des similitudes et des causes communes entre les systèmes de domination et d’oppression des femmes par les hommes et les systèmes de surexploitation de la nature par les humains. L’écologie repense les relations entre les genres en même temps qu’entre les humains et la nature. Comment les écoféminismes abordent ils la notion de pouvoir ? L’atelier présentera l’émergence de ce courant de pensée, ses figures historiques et ses principaux courants, ses controverses et ses points communs., La convergence des luttes environnementales et féministes offre les conditions d’une société résiliente capable d’apporter les réponses aux crises causées par une société productiviste et patriarcale.

P-Cacciabue D-Conaré J-Caplat J-Porcher
#production #distribution

Présidence : Philippe Cacciabue, L’instant d’après
Intervenants : Damien Conaré, Secrétaire général, Chaire UNESCO Alimentations du monde Montpellier ; Jacques Caplat, ingénieur agronome et docteur en anthropologie ; Jocelyne Porcher, Directrice de recherches à l’INRA.

Dans nos pays, le système alimentaire, est en grande partie disqualifié sur le plan écologique. A l’exception de quelques poches de résistance, les systèmes sociotechniques de production, de transformation et de distribution ont suivi l’évolution industrielle et capitalistique des autres secteurs primaires. En parallèle, cette modernisation désastreuse a produit une population agricole marginalisée, humiliée (d’abord des ploucs, puis des pollueurs), désespérée au sens propre. Or…Malgré l’ancienneté des luttes des mouvements de protections de la nature pour dénoncer la dérive massive de nos agricultures, malgré l’accumulation de preuves accablantes sur la nocivité de ce système, et malgré le fait que des savoirs et des savoir-faire alternatifs sont maintenant suffisamment éprouvés pour remplacer ce système mortifère, la trajectoire reste à peu près la même depuis les révolutions industrielles, avec une accélération significative au sortir de la 2ème guerre mondiale. Pourquoi ? Quels concepts, quels mots, quels récits nous manquent-il pour infléchir la trajectoire ?

L-Schmid C-Bourgain L-Falco D-Couvet C-Villani
#science #enseignement

Débat préparé par la Fabrique Ecologique.

Animation:
  • Lucile Schmid, la Fabrique Ecologique.
Intervenants:
  • Catherine Bourgain, généticienne, directrice de recherche Inserm Fondation sciences citoyennes.
  • Léa Falco, collectif pour un réveil écologique.
  • Denis Couvet, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, professeur au Muséum.
  • Cédric Villani, Mathématicien Médaille Fields, écologiste.

Pendant l’atelier les points suivants seront développés

  • La position de neutralité des chercheurs et la manière dont cette position peut être modifiée dans un contexte d’accélération des dérèglements écologiques et de transformation du débat public.
  • La question des générations et de l’interdisciplinarité.
  • La création de récits pour une société écologique autour des sciences.
  • L’intérêt de l’approche par la recherche pour alimenter le « comment faire ? » et non plus le seul diagnostic.
  • Le rôle des médias, l’organisation du débat public comme outil indispensable d’une vie démocratique où les faits scientifiques et les résultats de la recherche ne soient plus le domaine réservé des experts.
  • Le développement des sciences participatives/citoyennes.
  • Un discours documenté sur la transition écologique indispensable pour les engagements du Pacte vert européen.